L'apiculture de la Préhistoire à la Renaissance

Les abeilles sont apparues depuis près de 100 millions d’années, bien avant les humains, qui débarquèrent sur Terre il y a tout juste 2 millions d’années. Mais si cette petite chose rayée a survécu aux dinosaures, aujourd’hui elle peine à se préserver des ravages du dernier venu sur terre, l’Homme !
 
La plus ancienne abeille aurait été retrouvée en Allemagne dans du schiste bitumineux (roches sédimentaires contenant des substances organiques, les kérogènes, en quantité suffisante pour fournir du pétrole et du gaz). C’est en Espagne que l’on aurait retrouvé les premières figurations d’abeilles et de récolte de miel en 4000-4500 ans avant J-C.
Durant l’Antiquité, l’abeille était le symbole de la Basse-Égypte. Les Égyptiens n’avaient pas de ruches, mais ils confectionnaient des abris pour les abeilles en poterie et en osier. Ils utilisaient le miel en offrande à leurs dieux, alors que la cire servait à la momification, à la construction de bateaux et aux peintures. Le miel était associé au bonheur, c’est pour cela que les jeunes mariés buvaient une boisson à base de miel pendant le premier mois de leur mariage, un rituel à l’origine de la lune de miel !
            Non loin de là, le philosophe grec Pythagore fit la découverte de la forme hexagonale de la cellule de l’abeille. Aristote, également philosophe, fut l’auteur du premier traité d’apiculture Histoire des animaux, même s’il pensait à tort que le chef d’une colonie d’abeilles était une abeille-roi.
En parallèle, les médecins Hippocrate et Dioscorides étudiaient le miel chacun de leur côté. Le premier a proposé d’utiliser le miel comme remède et produit favorable à la bonne santé, le second a décrit ses valeurs médicinales et diététiques.
            En Italie, Varron, un écrivain et savant, répertoria le vocabulaire et les connaissances apicoles de l’époque. Son camarade de l’époque Columelle, un agronome, a décrit la confection des ruches en osier. C’est à cette époque qu’Ambroise de Milan, attaqué au berceau par des abeilles et sortit indemne, devint Saint Ambroise, patron des apiculteurs.
            En Gaule, nous fabriquions les ruches avec l’écorce des arbres. A ce moment-là, les hommes récoltaient le miel des abeilles sauvages.
Ce n’est qu’au fil des différentes invasions que d’autres méthodes, notamment celle de la ruche apparurent.
 
            Les traités datant du Moyen-âge ne mentionnent que très peu l’élevage des abeilles mais on sait qu’à cette période le miel remplaçait le sucre dans l’alimentation. Le miel est aussi très utilisé pour confectionner de nombreuses boissons thérapeutiques médiévales. La cire était quant à elle très utilisée dans les rites religieux et par la noblesse. C’est également à cette période que fut étudiée l’anatomie des abeilles par Albert le Grand.
De plus, apparurent les premières ruches, bien que la récolte du miel des abeilles sauvages soit encore très présente. Les premières ruches ressemblaient à des boites de paille surmontées d’un toit à peu près imperméable. Pour les remplir, les hommes récupéraient des essaims sauvages, et tentaient de les orienter vers les ruches, puis leur jetaient de la terre et de l’eau pour obliger les abeilles à se poser sur leur nouvelle demeure.
 
            Lors de la Renaissance il a été démontré que le chef des abeilles est en réalité une reine, par Luis Mendez de Torres qui écrivit un manuel d’apiculture en castillan dans lequel il affirma cette thèse.
Par la suite, Olivier de Serres rédige différents ouvrages permettant de constater l’absence d’évolution significative dans les connaissances et les techniques apicoles. Concrètement, il existait 3 techniques pour la récolte du miel :
  • L’étouffage, avec une mèche de souffre : ce qui avait pour effet de tuer toutes les abeilles
  • Le transvasement, d’une ruche vers une autre
  • Le prélèvement des galettes de cire, sans même se préoccuper du contenu des galettes
 
Il faudra attendre les découvertes du XVIIIe siècle pour que l’apiculture prenne un réel essor.